Au Congrès Spirite : On y a parlé des témoignages des défunts

From The Arthur Conan Doyle Encyclopedia

Au Congrès Spirite : On y a parlé des témoignages des défunts (At the Spiritualist Congress : Talks about testimonies of the deads) is a French article written by Dr. Viguier published in Le Petit Journal on 11 september 1925.

It refers to the International Spiritualist Congress.


Autour du Congrès Spirite

Le Petit Journal (11 september 1925, p. 2)

Hier après-midi, à l'hôtel des Sociétés Savantes, premières des séances plénières où se discutent devant tous les congressistes les rapports dont les commissions ont terminé ce matin l'étude.

M. Léon Denis est maintenu à la présidence. Depuis dix ans il est « dans la retraite, dans la méditation et dans le commerce avec les esprits » ; il en est sorti pour apporter au congrès sa vieille expérience. Il voit avec plaisir les progrès réalisés par sa chère doctrine depuis le temps lointain où il en était déjà le propagandiste. Le spiritisme, dit-il, « c'est l'étude de la vie dans sa plénitude, dans sa réalité visible et invisible. Pour résoudre l'énigme de l'univers, il ouvre une nouvelle étape à la pensée et à la science. Les affirmations des religions sont inexactes. Nous le savons par le témoignage des défunts. Il faut un credo vers le Bien, vers la Beauté éternelle, vers Dieu. Dans cette ascension vers l'idéal, les spirites doivent servir de guides à l'humanité ».

Le « témoignage des défunts » ! qu'en vaut l'aune ? N'est-il pas décevant par exemple de penser qu'en France les défunts « témoignent » qu'ils se réincarnent, tandis qu'en Angleterre ils témoignent qu'ils ne se réincarnent pas ! Les avis sont aussi partagés dans l'autre monde que dans celui-ci il paraît donc bien difficile de faire état du témoignage de gens dont les lumières sont pour le moins contradictoires.

Le président termine en nous invitant à accepter ce qui a été établi par les congrès antérieurs (ce qui n'est peut-être pas bien d'accord avec les idées de progrès qui demeurent cependant, paraît-il, à la base du spiritisme). Sir Conan Doyle, qui s'assied en ce moment au bureau, est salué par de vifs applaudissements.

Le secrétaire général lit alors le compte rendu des travaux de la Fédération spirite internationale pendant l'année ecoulée. Il conclut en comparant l'action actuelle du Spiritisme à l'action du Christianisme pendant le temps où le monde dissolu avait besoin d'un principe rénovateur, et il assure que le Spiritisme a aujourd'hui à remplir le même rôle moralisateur que le Christianisme remplit autrefois.

Ici, une intervention de M. A. Valabrègue, contre « l'orthodoxie spirite », crée un incident assez animé et un peu obscur. Après explications, on comprend que l'interpellateur prône une doctrine d'amour. C'est l'amour — entendons l'amour « christique » et non charnel envers le prochain — qui doit sauver le monde.

Le docteur Wallace (Anglais) vient déclarer sa dévotion pour le Christ dont il vante les pouvoirs médiumniques.

Entre temps, des adresses de divers groupements spirites et de médiums, étrangers et français, ont été lues, et particulièrement une lettre de sir Oliver Lodge et un assez long discours du procureur général Maxwel où il est parlé des mystères orphiques et aussi de Pythagore et de Platon. Près de moi, bercée par la voix monotone du lecteur, une grosse dame somnole, tandis que, sur les genoux d'une charmante voisine, un petit chien observe les physionomies d'un air amusé.

A neuf heures du soir, dans le même local, une conférence de M. Alfred Kitson, de la British Spiritualist's Lyceum Union, a parlé du « Spiritualisme (comprenez : Spiritisme), par par rapport à l'enfant ». Sujet délicat.

Aujourd'hui, matin et soir, suite des délibérations plénières qui nous apporteront, espérons-le, plus de faits et moins de discours.

Et ce soir, à huit heures et demie, à la salle Wagram : la conférence de sir Conan Doyle que le Petit Journal a déjà annoncée.

Docteur Viguier.