Le Grand Congrès Spirite: Difference between revisions

From The Arthur Conan Doyle Encyclopedia
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== Le Grand Congrès Spirite ==
== Le Grand Congrès Spirite ==
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'''Présidé par [[Sir Arthur Conan Doyle|Conan Doyle]] et raconté par ma concierge à une de ses amies'''
'''Présidé par [[Sir Arthur Conan Doyle|Conan Doyle]] et raconté par ma concierge à une de ses amies'''
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=== II ===
=== II ===


Nous étions trent'-cinq mille au moins.
Nous étions trent'-cinq mille au moins...<br />
A en était v'nu d'tous les coins,
Il en était v'nu d'tous les coins,<br />
D'l'étranger et mêm' de plus loin!
D'l'étranger et mêm' de plus loin !<br />
Y avait des prètres japonais,
Y avait des prètres japonais,<br />
Jusqu'à des iamas du Thibet,
Jusqu'à des lamas du Thibet,<br />
Qu’'avaient tout en haut d'ieur bonnet
Qu'avaient tout en haut d'leur bonnet<br />
Un petit grelot qui sonnait…
Un petit grelot qui sonnait...<br />
Cbacun leur tour
Chacun leur tour<br />
Ds ont fait aes discours
Ils ont fait des discours<br />
Que l'on nous traduisait.
Que l'on nous traduisait.<br />
Mais je plns grand succès
Mais le plus grand succès<br />
Ce fut pour le fakir,
Ce fut pour le fakir,<br />
Le fakir de l'Empir'
Le fakir de l'Empir'...<br />
C'est un beau brun barbu
C'est un beau brun barbu<br />
Dans l'genr' de feu Landru
Dans l'genr' de feu Landru<br />
Ou de Mossien Bouju,
Ou de Mossieu Bouju,<br />
L'nouveau Préfet d'la Sein'
L'nouveau Préfet d'la Sein'...<br />
Aussitôt qu'i' s'amèn'<br />
On lui met dans la main<br />
Un' grain' de sarrazin...<br />
En un' minute et d'mi'<br />
Il y pousse un épi...<br />
Si — j'vous l'dis en passant —<br />
On en f'sait tous autant,<br />
Nous verrions dès demain<br />
Diminuer l'prix du pain !<br />
Mais tout ça n'était rien...<br />
Croiriez-vous que c't'Indien<br />
S'est fait — oui, mes enfants ! —<br />
Enterrer tout vivant...<br />
Puis, au bout d'quelques heur's,<br />
Nous le vîm's — ô stupeur ! —<br />
Sortir de son cercueil...<br />
Il était frais comm' l'oeil<br />
Mêm' qu'il nous a charmé<br />
D'un p'tit' air de Lakmé !<br />
Mais ça n'est rien encor...<br />
Il a fait bien plus fort !<br />
Sans truc et sans ficell'<br />
Il est monté au ciel<br />
Et n'en est r'descendu<br />
Que lorsqn'on l'a voulu...<br />
Quel succès colossal !<br />
Tout's les dam's de la sall'<br />
Se sont précipitées<br />
Pour le féliciter.<br />
Songez... ma bonn' Madam' ma chèr',<br />
Un homm' qui reste deux heur's en l'air !


Aussitôt qu'i' s’amèn'
=== III ===
On lui met dans la min
Un’ grain' de sarrazin..
En un’ minute et d'mi'
I y pousse un épi.
Si — j'vous l'dis en passant —
On en f'sait tous autant,
Nous verrions dès demain
Diminuer l’prix du pain!
Mais tout ça n'était rien.
Croiries-vous que c't'Indien
S'est fait — oui, mes enfants! —
Enterrer tout vivant.
Puis, au bout d'quelques heur's,
Nous le vim's -—— 6 stupeur! —
Sortir de son cercueil...
À était frais comm’ l'œil
Méêm'’ qu'il nous a charmé
D'un p'tit' air de Lakmé!
Mais ça n'est rien encor...
D a fait bien plus fort!
Sans truc et sans ficell’
HN est monté au ciel
Et n'en est r'descendu
Que lorsqn'on l’a voulu.
Quel succès colossal!
Tout's les dam's de la sall’
Se sont précipitées
Pour le féliciter.
Songez… ma bonn’ Madam’ ma chèr’,
Un homm' qui reste deux heur's en l'air!


Ixt
Mais c'qui m'a donné comme un choc
Mais c'qui m'a donné comme un choc
C’est quand l'pèr’ du fameux Sherlock
C’est quand l'pèr’ du fameux Sherlock

Revision as of 22:38, 22 March 2025

Le Grand Congrès Spirite (The Big Spirit Congress) is a poem written by Dominique Bonnaud published in the French newspaper Le Carnet de la Semaine on 27 september 1925.


Le Grand Congrès Spirite

Le Carnet de la Semaine (27 september 1925, p. 3)

Présidé par Conan Doyle et raconté par ma concierge à une de ses amies

CHANSON

Air du compositéur Fernand Heintz de la « Lune Rousse ».

I

Ah! ma bonn' chèr' Madam' Lepic,
Aujourd'hui, vous tombez à pic.
J'arriv' de la ru' Copernic,
Ousqu'y a le grand congrès psychiqu'.
J'ai vu des tas d'apparitions
Et tant de réincarnations
Que j'en ai des palpitations...
Comm' Président,
On avait justement
Fait venir tout express'
L'pèr' de Sherlock-Holmès,
Le fameux Conandoil
C'est un brave À trois poils,
Un typ' qui n'a pas peur...
Tous les esprits frappeurs
Qui rôd'nt autour de lui
Il les photographi'...
Devant nous, sur l'écran,
Et près d'une heur' durant,
Il les a fait tourner.
C'était mieux qu'au ciné...
Pensez c'qu'on doit frémir
Lorsque l'on voit sortir
De la bouch' du mediôm'
Une espèc' de fantôm'
En coton hydrophil'
Qui, d'abord volatil,
Se condens' peu à peu
Et qui — Jésus ! mon Dieu ! —
Prend l'aspect imprévu
D'quèqu'un qu'on a connu...
Apprenez, quant à moi,
Qu'j'ai vu, comm' je vous vois,
Feu défunt mon époux,
Lui qu'était si jaloux,
Et qui m'foutait des coups...
Il est d'venu tout doux,
On dirait un toutou !
Je m'tâtais pour y dir'
« Hector ! tu peux r'venir... »
Mais, puisqu'enfin paraît
Qu'il est bien ousqu'il est,
Il f'ra mieux d'y rester !
Bref, j'ai pas insisté...
J'ai préféré fermer mon bec
Et l'laisser avec Allan Kardec !
De ces faits, pour être témoins,

II

Nous étions trent'-cinq mille au moins...
Il en était v'nu d'tous les coins,
D'l'étranger et mêm' de plus loin !
Y avait des prètres japonais,
Jusqu'à des lamas du Thibet,
Qu'avaient tout en haut d'leur bonnet
Un petit grelot qui sonnait...
Chacun leur tour
Ils ont fait des discours
Que l'on nous traduisait.
Mais le plus grand succès
Ce fut pour le fakir,
Le fakir de l'Empir'...
C'est un beau brun barbu
Dans l'genr' de feu Landru
Ou de Mossieu Bouju,
L'nouveau Préfet d'la Sein'...
Aussitôt qu'i' s'amèn'
On lui met dans la main
Un' grain' de sarrazin...
En un' minute et d'mi'
Il y pousse un épi...
Si — j'vous l'dis en passant —
On en f'sait tous autant,
Nous verrions dès demain
Diminuer l'prix du pain !
Mais tout ça n'était rien...
Croiriez-vous que c't'Indien
S'est fait — oui, mes enfants ! —
Enterrer tout vivant...
Puis, au bout d'quelques heur's,
Nous le vîm's — ô stupeur ! —
Sortir de son cercueil...
Il était frais comm' l'oeil
Mêm' qu'il nous a charmé
D'un p'tit' air de Lakmé !
Mais ça n'est rien encor...
Il a fait bien plus fort !
Sans truc et sans ficell'
Il est monté au ciel
Et n'en est r'descendu
Que lorsqn'on l'a voulu...
Quel succès colossal !
Tout's les dam's de la sall'
Se sont précipitées
Pour le féliciter.
Songez... ma bonn' Madam' ma chèr',
Un homm' qui reste deux heur's en l'air !

III

Mais c'qui m'a donné comme un choc C’est quand l'pèr’ du fameux Sherlock Nous a prédit l'av'nir en bloc. Je n'sais pas s’il bat la berloqu’ Ou s'il lit ça dans les étoil’s, Mais ce bon Môssieu Oonandoil, Si c'est vrai tout c’qu'i' nous devoil’, J'en ai des frissons dans les moëll's! ., D'après c'qu‘il dit, Et si j'ai bien compris, Paraît qu'd’ici trois ans Y aura des évén'ments!… — Il n'sait pas très bien quoi — Mais près desquels, ma foi, La guerr’ qu'en a-z-évu S'ra d'la crott” de zébu!.…. Ab! N. de D..! l'salaud, AH n'est pas rigolo. Figurez-vous que d'puis Je m'demand' jour et nuit Quels seront ces malheurs? L'augmentation du beurr'? Un ministèr’ Loucheur? Le retour À Paris D'Cora Laparcerl'?.… Ou un nouveau roman De M'sieur Abel Hermant?.…. Ou tout aut’ choléra Qui nous empoiscnn'ra!… Tout’s ces histoir’s, vraiment, Ça n'est pas rassurant. Comm’ tout l'mond' dans la foul’ J'avais la chair’ de poul'. Henreus'ment, mon voisin, Une espèce’ de rapin, Qui rigolait tout bas, M'a dit : « N'vous en fait's pas, Madam', rassurez-vous, Bt n'coupes pas, surtout, Dans tous les boniments De c'bon Monsieur Conan! » Puis il ajouta — non sans esprit — « Au fond, tout ça c'est des Conân’ri's… » Dominique BONNAUD.